G Toulouse

Un essai historique sur l'éthique des sciences, en même temps qu'une interrogation actuelle: quelles institutions aujourd'hui peuvent la prendre en charge? Depuis la Seconde Guerre mondiale, une sorte d'unanimité s'est établie dans les esprits sur la nécessité d'une réflexion collective sur l'éthique des sciences. Oui, mais comment faire en pratique? De nos jours, sans conteste, pour le grand public, l'éthique des sciences c'est d'abord la bioéthique. Les progrès de la médecine et de la biologie offrent une capacité croissante de manipulation du vivant. D'où la nécessité de maîtriser le savoir en édifiant des bornes juridiques ou éthiques. D'où la multiplication des comités de bioéthique un peu partout dans le monde, et la proclamation d'une "Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l'homme", adoptée par la Conférence générale de l'Unesco, en novembre 1997. Sur ce sujet, Gérard Toulouse a écrit ce livre qui donne un aperçu de la recherche scientifique et de son rôle dans la société.

This paper focuses on how the practitioners of the exact and natural sciences can make a contribution to the project of the social sciences to break free of a reductive Eurocentrism in order to achieve a renewed universalism. Focusing in particular on the last 50 years, the paper: a) describes the 1955–60 turning point that can be perceived in techno-scientific development and its relationship with society; b) analyzes technical developments under the two modes of gigantism and miniaturization, putting them in close relation with the political evolution of the world (Cold War and post-Cold War era) as well as with the phenomena of divergence/convergence among disciplines; c) explains the 'ethical movement in science' namely by introducing the idea of moral revaluation defined by similarity/contrast with the older and now well-accepted concept of scientific revolution; and d) sketches a typology of the scientific community's varied responses to the growing social protests around topics such as nuclear installations, health crises, genetically modified organisms, nanotechnologies and so on