Hegel et Machiavel ne sont pas vraiment deux théoriciens de la « raison d'État » comme le veut Meinecke. Après avoir essayé de montrer que Machiavel soumet la conservation du pouvoir à un impératif de justice sociale, je soutiens ici que Hegel ne s'autorise de cet auteur, passant outre à la tradition du contrat social, que concernant l'imposition initiale, nécessairement illégale, de la loi. Cet appel apparaît justifié au vu de son interprétation favorable, expressément machiavélienne, de la tyr…
Read moreHegel et Machiavel ne sont pas vraiment deux théoriciens de la « raison d'État » comme le veut Meinecke. Après avoir essayé de montrer que Machiavel soumet la conservation du pouvoir à un impératif de justice sociale, je soutiens ici que Hegel ne s'autorise de cet auteur, passant outre à la tradition du contrat social, que concernant l'imposition initiale, nécessairement illégale, de la loi. Cet appel apparaît justifié au vu de son interprétation favorable, expressément machiavélienne, de la tyrannie fondatrice ainsi que de la révolte contre l'oppression, deux références concrètes de la dialectique « domination et servitude ». Hegel and Machiavelli are not really two thinkers of the « raison d'État », as Meinecke affïrms. Having tried to show that Machiavelli subjects the conservation of authority to a requirement of social justice I hereby daim that Hegel makes legitimate use of Machiavelli, getting thereby round the tradition of social contract, as far as the, necessarily illegal, initial imposition oflaw is concerned. This use seems justified if we take into consideration his, specifically machiavellian, favourable interpretation of the founding tyranny, as well as the revolt against oppression, which are two concrete examples of his dialectic of « domination and servitude ».