Parmi les activités indispensables à la survie et à l’équilibre de Callipolis, la cité décrite dans la _République_, les fonctions politiques et militaires occupent une place prépondérante. Dans cette mesure, leur exercice est conditionné à la possession d’un certain nombre de qualités physiques, morales et intellectuelles parmi lesquelles un mélange proportionné de deux traits de caractère opposées : la douceur et l’agressivité. Pour confirmer la coexistence de ce curieux mélange chez un indivi…
Read moreParmi les activités indispensables à la survie et à l’équilibre de Callipolis, la cité décrite dans la _République_, les fonctions politiques et militaires occupent une place prépondérante. Dans cette mesure, leur exercice est conditionné à la possession d’un certain nombre de qualités physiques, morales et intellectuelles parmi lesquelles un mélange proportionné de deux traits de caractère opposées : la douceur et l’agressivité. Pour confirmer la coexistence de ce curieux mélange chez un individu, Socrate évoque l'image d'un chien de race, chez qui la coexistence de ces deux qualités s’exprime dans sa docilité envers ses maîtres et son hostilité envers les étrangers. L’image du chien joue un roll décisif dans la _République _en ce qu’elle permet à Socrate de démontrer le caractère naturel de son projet et de justifier la radicalité des méthodes destinées au perfectionnement du _génos_ affecté aux fonctions politiques et militaires. L’objectif de cet article est d’analyser les incidences théoriques de l’emploi de cette image comme modèle de l’ordre politique et du genre de vie des gardiens de la _République_ et la manière dont cette image intervient dans la construction d’une conception de la _phusis _qui, loin d’être univoque, varie selon les besoins de l’argumentation socratique.