Philippe Blouin

The present paper explores anew the question of Husserl’s metaphysics by contrasting H. Philipse and D. Zahavi’s respective position on the matter. I argue that these positions fall victim to opposing exegetical pitfalls. On the one hand, while I concur with Philipse’s general characterisation of Husserl as an ontological phenomenalist, I disagree that this implies Husserl was a subjective idealist similar to Berkeley. On the other hand, while Zahavi’s correlationist interpretation of Husserl avoids this subjective idealist interpretation, I argue that it inadvertently succumbs to the realist alternative that construes the world as existing independently from subjectivity. The way out of this dilemma is to interpret Husserl as an experiential monist, where the phenomenal stream (Erlebnisstrom) is taken to be ontologically primary, by virtue of its antecedence over the subject-object or mind-world dichotomy.

The present article has for main purpose to reassess the meaning and validity of Husserl’s distinction between living (erleben) and perceiving (wahrnehmen), in response especially to Claude Romano’s critique of the adumbration (Abschattung) theory of perception and of phenomenological idealism. To do so, we examine firstly the way in which Husserl develops this distinction in the Logical Investigations, and attempt to identify certain early motifs behind the transcendental turn. A comparison of the Husserlian conception of experience with William James’ descriptive psychology is in this regard instructive. Finally, we argue that it is the thesis that perception is grounded in lived experience, or that identical being is grounded in fluent being, that ultimately allows Husserl to overcome certain difficulties related to the Cartesian way towards the phenomenological reduction.

Cet article consiste en une analyse critique de la notion de sympathie dansles deuxièmes et troisièmes tomes du *Traité de la Nature Humaine* de DavidHume. Il s’agit plus particulièrement de l’étude du passage de la sympathierestreinte à la sympathie étendue comme concept clé dans la philosophiepolitique de Hume. La lecture deleuzienne de Hume, telle qu’elle se donnedans *Empirisme et Subjectivité* est particulièrement mobilisée pour montreren quoi ce passage est représentatif des difficultés d’une philosophiepolitique qui, se voulant demeurer *empiriste*, doit passer par une théoriede la croyance et des fictions. C’est-à-dire que l’effort théorique de Hume,consistant à ne pas sortir du donné, doit donner droit de cité àl’imaginaire dans ce donné. La philosophie politique de Hume est ainsicomprise comme une des premières de l’histoire de la philosophie à ne pasinvoquer la raison comme gestionnaire du passionnel. Au contraire, ellefonde l’institution politique sur une *extension* du mode même decirculation des passions : une extension de la sympathie. La sympathie estdonc à comprendre non seulement comme le mécanisme d’échange des passions, àla fois interne au sujet et intersubjectif, mais comme principed’universalisation de la croyance en un vivre-ensemble. L’institutionpolitique est donc une fiction, qui doit être l’objet de croyance pour êtreeffective, et ainsi recevoir l’investissement affectif de la multitude de lamême manière que s’il s’agissait d’une sympathie de proximité naturelle. Lesmoyens d’une extension de la sympathie communément restreinte àl’environnement immédiat, vers l’institution politique représentantl’intérêt commun, constituent ainsi la trame de l’étude