Zeynep Gambetti

Vulnerability and resistance have often been seen as opposites, with the assumption that vulnerability requires protection and the strengthening of paternalistic power at the expense of collective resistance. Focusing on political movements and cultural practices in different global locations, including Turkey, Palestine, France, and the former Yugoslavia, the contributors to Vulnerability in Resistance articulate an understanding of the role of vulnerability in practices of resistance. They consider how vulnerability is constructed, invoked, and mobilized within neoliberal discourse, the politics of war, resistance to authoritarian and securitarian power, in LGBTQI struggles, and in the resistance to occupation and colonial violence. The essays offer a feminist account of political agency by exploring occupy movements and street politics, informal groups at checkpoints and barricades, practices of self-defense, hunger strikes, transgressive enactments of solidarity and mourning, infrastructural mobilizations, and aesthetic and erotic interventions into public space that mobilize memory and expose forms of power. Pointing to possible strategies for a feminist politics of transversal engagements and suggesting a politics of bodily resistance that does not disavow forms of vulnerability, the contributors develop a new conception of embodiment and sociality within fields of contemporary power. Contributors. Meltem Ahiska, Athena Athanasiou, Sarah Bracke, Judith Butler, Elsa Dorlin, Basak Ertür, Zeynep Gambetti, Rema Hammami, Marianne Hirsch, Elena Loizidou, Leticia Sabsay, Nükhet Sirman, Elena Tzelepis

Etienne Balibar se réfère à l’idée arendtienne de la citoyenneté pour montrer que la démocratie se construit nécessairement au travers d’une aporie. D’une part, la démocratie évoque l’idéal isonomique de l’égalité pour fonder la communauté ; d’autre part, elle inscrit la différence dans l’éventualité d’une contestation permanente des principes unificateurs. Ce que je propose, c’est de contribuer à développer le dialogue entre E. Balibar et Hannah Arendt en m’interrogeant sur la possibilité d’aller au-delà de l’horizon de la violence. Le concept d’agon qu’Arendt utilise pour qualifier le vivre ensemble isonomique n’est pas la concurrence entre artisans, ni le conflit entre ennemis, mais renvoie plutôt à l’institution d’un monde commun grâce aux différences. L’agir agonistique comprend le risque de se distinguer, d’être en désaccord, de se différer, non seulement par rapport aux autres mais aussi par rapport a soi-même. Il faudrait alors définir la violence comme une force qui agit sur l’agon, c’est-à-dire, sur la capacité de « devenir-autre ». C’est justement ceci qu’aussi bien la loi que la notion moderne de droits oblitère.