La philosophie du droit connaît présentement un regain d'actualité aux Etats-Unis et en Allemagne grâce aux critiques développées par Dworkin et Habermas à l'encontre du positivisme juridique analytique. Ce mouvement critique est à relier, quant à ses enjeux philosophiques, aux réinterprétations contemporaines de la raison pratique. Par delà les figures différentes et mêmes antinomiques que ce renouveau peut prendre, elles visent toutes à réinterpréter le jugement pratique au départ de la théori…
Read moreLa philosophie du droit connaît présentement un regain d'actualité aux Etats-Unis et en Allemagne grâce aux critiques développées par Dworkin et Habermas à l'encontre du positivisme juridique analytique. Ce mouvement critique est à relier, quant à ses enjeux philosophiques, aux réinterprétations contemporaines de la raison pratique. Par delà les figures différentes et mêmes antinomiques que ce renouveau peut prendre, elles visent toutes à réinterpréter le jugement pratique au départ de la théorie kantienne du jugement réfléchissant. Le présent article entend montrer tout à la fois l'intérêt et les insuffisances de ces réinterprétations contemporaines de l'éthique, insuffisances qu'aident à dépasser les récents acquis d'une philosophie du langage. Il est enfin montré comment ce même prolongement aiderait à approfondir l'amorce actuelle d'une théorie renouvelée du jugement juridique. Philosophy of law is, at the moment, experiencing something of a revival in interest in the United States and in Germany in the wake of the criticisms of Dworkin and Habermas directed against analytical legal positivism. This movement of re-appraisal, at a philosophical level, is linked to contemporary reinterpretations of pratical reason. Above and beyond the differing and, at times, antinomical forms which this re-appraisal can take, all of them aim to reinterpret practical judgement in the light of the kantian theory of reflexive judgement. This article seeks to show both the possibilities and inadequacies of these contemporary reinterpretations of ethics, inadequacies which recent discoveries in the domain of the philosophy of language, can help overcome. We ultimately wish to show how that may help advance beyond what are, for the moment, the initial stages of a renewed theory of juridical judgement.