Christine Daigle

L’ouvrage de Lukas Gschwend s’inscrit dans la lignée de la nouvelle littérature sur Nietzsche qui se veut une réhabilitation philosophique de son œuvre. Dans cette étude, Gschwend se propose de reconstruire la philosophie nietzschéenne du droit. C’est une tâche difficile, comme tout exposé systématique de cette pensée qui se présente de façon non systématique, voire «chaotique» ainsi que le dira Gschwend. Notre auteur s’attaque donc au corpus nietzschéen pour en extraire les éléments qui relèvent d’une philosophie du droit. Il fait judicieusement appel tant aux œuvres publiées par Nietzsche lui-même qu’à celles qui parurent après sa mort, le fameux Nachlaß, ne privilégiant aucune période au détriment d’une autre. Une bibliographie systématique et imposante et qui peut être fort utile à quiconque souhaite pousser plus loin son investigation sur la philosophie du droit chez Nietzsche est présentée en début d’ouvrage.

Scholars have often taken Foucault by his words and insisted that his philosophy is completely at odds and opposed to Sartre’s—and Beauvoir’s—existentialism. However, it is my contention that Foucault’s own appreciation and intense critique of existentialist philosophy stems from a series of misunderstandings with regards to the notions of the subject, freedom, and historicity. The purpose of my essay will be to explore affinities between Foucauldian and existentialist philosophy as found in Sartre and Beauvoir’s works, focusing particularly on the ethical notions of authenticity and distantiation from oneself. Indeed, if the existentialist ideal of authenticity as offered by Sartre and Beauvoir aims at a...

Dans son ouvrage, McKinnon a pour but de démontrer que l’éthique de la vertu est une alternative valable et plus prometteuse que ses pendants traditionnels que sont l’éthique du devoir et les différents types d’utilitarismes. Elle reconnaît toutefois que l’éthique de la vertu à cette étape de son développement a besoin d’être peaufinée. Premièrement, il semblerait que la connexion entre ce qui est bon pour les humains et ce que c’est que d’être un bon être humain soit manquante et que donc, au point de vue théorique, le fondement soit manquant. Deuxièmement, il semblerait que les différentes versions proposées de l’éthique de la vertu ne définissent pas assez clairement ce que sont la vertu et le vice et ne posent pas de façon distincte les liens existants entre ceux-ci et le caractère. McKinnon réussira dans son ouvrage à pallier ces deux manques.

«?!» Tel est le premier commentaire qui vient au lecteur issu du monde philosophique face à cet ouvrage de Paul Olivier. Le titre donne à penser qu'il s'agit d'un livre sur l'épistémologie qui tente probablement d'établir un système dans lequel épistémologie et ontologie se rejoignent et s'unissent à une vision scientifico-cosmologique du monde. Un premier regard à la table des matières détrompe tout de suite le lecteur. Il sera bel et bien question d'une théorie de la connaissance, d'une théorie de la vie où il sera fait référence au Big Bang et à Darwin, et d'une théorie de l'explication qui se tournera vers un examen des dieux, de la symbiose, de la beauté, de la pensée créative et d'un univers en évolution. Mais il sera aussi question dans le chapitre 4, intitulé «The New Testament», de christologie, de pneumatology, de la dimension sociale de la dévotion et enfin d'un univers en dévotion qui se révèle en fait la clé de ce qu'Olivier indique par son «the universe is one».

Some have characterized the twentieth century as a Nietzschean century, while others, such as Bernard-Henri Lévy, call this Le siècle de Sartre. Those who are interested in the works of Sartre and Nietzsche wish to know what these two authors, who have left a deep impression on the twentieth century, share in common. Others, myself included, dare to ask: "Was Sartre a Nietzschean?" Studies on this connection are few and, besides Jean-François Louette's book, Sartre contra Nietzsche, no major study exists. What is the particular nature of the relations between their thoughts? Is there an influence of Nietzsche upon Sartre? Is there a philosophical kinship? I will begin by clarifying the question of Sartre's interest in Nietzsche. Then, I will demonstrate that they had the same philosophical starting point: nihilism. Finally, I will show that both give a similar answer to the problem opened by nihilism, the question of meaning.