Denis Fisette

This paper is about the topic of psychologism in the work of Kazimierz Twardowski and my aim is to revisit this important issue in light of recent publications from, and on Twardowski’s works. I will first examine the genesis of psychologism in the young Twardowski’s work; secondly, I will examine Twardowski’s picture theory of meaning and Husserl’s criticism in Logical Investigations; the third part is about Twardowski’s recognition and criticism of his psychologism in his lectures on the psychology of thinking; the fourth and fifth parts provide an overview of Twardowski’s paper “Actions and Products” while the sixth part addresses the psychologism issue in the last part of this paper through the delineation of psychology and the humanities. I shall conclude this study with a brief assessment of Twardowski’s solution to psychologism.

This paper is about Brentano’s philosophical program in Vienna and the overall architecture, which binds together the main parts of his philosophy. I argue that this program is based on Brentano’s project of philosophy as science and it aims to account for the unity of the main branches of his philosophy. The paper is divided into six parts. The first bears on Brentano’s philosophy of history, which is an important piece of the program. The second is on the close relationship between philosophy and science, and the third is on Brentano’s classification of theoretical sciences. In the three remaining parts of the paper, I examine the two main axes of the program, i.e. psychology and metaphysics, and the question how the three normative sciences are rooted in psychology. In the conclusion, I argue that Brentano’s theory of the four phases in the history of philosophy provides his philosophical program with a justification.

This paper is about the reception of Ernst Mach by Brentano and his students in Austria. I shall outline the main elements of this reception, starting with Brentano’s evaluation, in his lectures on positivism, of Mach’s theory of sensations. Secondly, I shall comment the early reception of Mach by Brentano’s pupils in Prague. The third part bears on the close relationship that Husserl established between his phenomenology and Mach’s descriptivism. I will then briefly examine Mach’s contribution to the controversy on gestalt qualities. The fifth part bears on Stumpf’s debate with Mach on psychophysical relations and I shall conclude on Husserl’s criticism of Mach’s alleged logical psychologism.

This paper is mainly about Brentano’s commentaries on Ernst Mach in his lectures “Contemporary philosophical questions” which he held one year before he left Austria. I will first identify the main sources of Brentano’s interests in Comte’s and J. S. Mill’s positivism during his Würzburg period. The second section provides a short overview of Brentano’s 1893-1894 lectures and his criticism of Comte, Kirchhoff, and Mill. The next sections bear on Brentano’s criticism of Mach’s monism and Brentano’s argument against the reduction of the mental based on his theory of intentionality. The last section is about Brentano’s proposal to replace the identity relation in Mach’s theory of elements by that of intentional correlation. I conclude with a remark on the history of philosophy in Austria.

Je soutiens que la prise en compte de Lotze dans la genèse de la phénoménologie du jeune Husserl fournit de nouveaux éléments qui supportent la lecture frégéenne de la phénoménologie. Pour ce faire, je vais d’abord retracer l’origine lozéenne des questions épistémologiques issues du développement de la nouvelle psychologie et de la logique au milieu du XIXe siècle en Allemagne et j’insisterai sur l’apport de trois de ses étudiants prestigieux; je montrerai ensuite que Husserl a acquis sa connaissance de cette problématique via sa fréquentation de Brentano et de Stumpf; je me pencherai ensuite sur la tournant antipsychologiste de Husserl au milieu des années 1890 et examinerai brièvement un manuscrit de Husserl intitulé « Microcosmos » qui date de cette même période et qui montre clairement l’apport de la logique de Lotze dans ce tournant antipsychologiste; j’examinerai enfin brièvement l’apport de Lotze dans la critique que Husserl adresse au psychologisme logique dans ses Prolégomènes. Je conclurai avec quelques remarques sur l’importance de Lotze dans la phénoménologie de Husserl après la publication des Recherches logiques.

Je me propose de réfléchir ici sur la place de plus en plus importante qu’occupe la psychologie intentionnelle dans la phénoménologie transcendantale de Husserl à partir du milieu des années 1920. Pour ce faire, je commencerai par fournir quelques indications que l’on retrouve dans plusieurs textes appartenant à la dernière période de Freiburg sur ce qu’on pourrait appeler une réhabilitation de la psychologie au sein de la phénoménologie transcendantale et le projet d’une psychologie eidétique ; dans la deuxième partie, je présente l’arrière-plan de cette problématique en rappelant la définition de la phénoménologie des Recherches logiques dans les termes de Brentano d’une psychologie descriptive et en rappelant les motifs qui ont amené Husserl, après la publication de cet ouvrage, à se dissocier nettement de cette définition. Je me demande ensuite ce qui motive ce nouvel intérêt de Husserl pour la psychologie dans la dernière version de sa phénoménologie et j’avance trois des facteurs qui me semblent justifier la réhabilitation, sur le tard, de la psychologie intentionnelle dans la phénoménologie : l’identification partielle de la phénoménologie avec la psychologie eidétique, le parallélisme entre les dimensions psychologique et philosophique de la phénoménologie et enfin la critique de la voie cartésienne et l’adoption de la voie psychologique de la réduction. Cette réhabilitation de la psychologie dans le giron de la phénoménologie soulève deux questions importantes dont je traiterai brièvement dans la dernière partie de cette étude. La première porte sur une version du psychologisme qu’il appelle, sur le tard, le psychologisme transcendantal ; la deuxième concerne les nombreuses références à Brentano durant cette période et elle porte sur la dette de cette version de la phénoménologie à l’égard de Brentano.

Cette étude porte sur l’évaluation par Carl Stumpf de la phénoménologie de Husserl dans ses Recherches logiques et dans le premier livre des Idées directrices. J’examine, dans un premier temps, la réception par Stumpf de la phénoménologie des Recherches logiques. Je me penche ensuite sur les §§ 85-86 des Idées directrices dans lesquels Husserl cherche à démarquer sa phénoménologie « pure » de la phénoménologie de Stumpf. Dans la troisième partie, j’examine la critique que Stumpf adresse, dans la §13 de son ouvrage Erkenntnislehre, à la nouvelle version de la phénoménologie que Husserl élabore dans ses Idées directrices, et dans la quatrième, je me penche sur l’interprétation spinoziste des corrélations noético-noématiques dans ses deux études de Stumpf sur Spinoza. Je conclus en me demandant si la version de la phénoménologie que Husserl élabore durant la période de Freiburg n’anticipe pas, dans une certaine mesure, les critiques de Stumpf tout en confirmant le diagnostic de ce dernier sur la phénoménologie des Idées directrices.

Mon objectif dans cette étude est de montrer l'influence que la philosophie positive d'Auguste Comte a exercée sur la pensée du jeune Brentano durant la période de Würzburg (1866-1874). J'examine d'abord quelques-uns des facteurs qui ont amené Brentano à s'intéresser à la philosophie de Comte et je résume, dans un deuxième temps, les grandes lignes de l'article de Brentano sur Comte dont la version française est reproduite dans ce numéro. Dans la troisième partie de cette étude, je commente brièvement quelques passages de la Psychologie d'un point de vue empirique où Brentano discute de thèmes comtiens. Je conclue cette étude par quelques remarques sur les traces laissées par le positivisme de Comte dans l'œuvre de Brentano.

This study is a commentary on Carl Stumpf's evaluation of Husserl's phenomenology as presented in the Logical Investigations and the first book of Ideas. I first examine Stumpf's reception of the version of phenomenology that Husserl presented in the Logical Investigations and I then look at §§ 85-86 of Ideas I, in which Husserl seeks to demarcate his "pure" phenomenology from that of Stumpf. In the third section, I analyze the criticism that Stumpf, in § 13 of his book Erkenntnislehre, directs toward to the new version of phenomenology that Husserl develops in Ideas I, and in the fourth, I summarize the Spinozist interpretation of the noetico-noematical correlations that Stumpf proposes in his two studies on Spinoza. The last section addresses Husserl's self-criticism regarding the Cartesian aproach to the reduction in Ideas I and the parallelism that the late Husserl establishes between intentional psychology and transcendental phenomenology. I try to show that the version of phenomenology that Husserl develops during the Freiburg period anticipates in many respects Stumpf's criticism and partly confirms the latter's diagnosis of the version of phenomenology advocated in Ideas I.

This study aims to account for the reception of the philosophy of Carl Stumpf since the turn of the twenty-first century and to emphasize the actuality of some of the aspects of his philosophy. The present text is subdivided into several sections, each corresponding to one of the main topics discussed in the recent literature on the work of Stumpf. In the first section, I try to show, using his classification of sciences, that Stumpf's empirical work is driven by a unitary philosophical program. I then examine the ramifications of this program in several areas of philosophy that have been the subject of recent commentaries and publications. I begin with the commentaries on the recent publication of Stumpf's thesis on mathematical axioms, which stress Stumpf's contribution to the philosophy of mathematics and to theory of knowledge, and more specifically to the debate on logical psychologism that Frege and Husserl will address a few years later. I conclude this section by examining the second of two major themes in the work of Stumpf that have been the subject of several recent studies, namely, on the one hand, logic and the nature of states of affairs and, on the other hand, Stumpf's contribution to the mind-body problem and to the topic of relations. The third section is divided into two parts. In the first one, I try to briefly account for the vast literature on Stumpf's contribution to psychology understood broadly enough as to include his work on the psychology of sound, Gestalt psychology, animal psychology and the psychology of child development. I provide, in the second part of this section, a summary of his studies in the area of aesthetics and musicology in general, i.e. his contribution to the history of music and its origins, to ethnomusicology, and to acoustics. Although this study does not aim at being exhaustive, it provides an overview of the important aspects of Stumpf's contribution to philosophy.

My aim in this study is to show that the philosophical program elaborated by Brentano in his Psychology is largely indebted to the research conducted by Brentano on British empiricism and Comte's positive philosophy at Würzburg. This research represents the starting point of, and backdrop to, the project for philosophy as science, which is at the heart of his Psychology, and sheds new light on the philosophical stakes of many debates he leads in that work. Furthermore, Brentano's research informs us about his philosophical preoccupations during the Würzburg period, and simultaneously provide us with a new perspective on the evolution of his thought from his habilitation at Würzburg in 1866 to his arrival in Vienna in 1874. In this study, I propose to examine some of the factors that motivated Brentano's interest in Comte's philosophy and to evaluate the influence that the latter exerted on Brentano's thought during the Würzburg period and beyond.

This study seeks to trace the boundaries of the sign in the phenomenological tradition of Edmund Husserl. The approach adopted here is largely historical and has no other ambition that to identify those questions that pertain to the sign and have been of interest for phenomenology. The article is divided in four parts : the first examines an essay from 1890 entitled Semiotik and situates it in the context of the young Husserl's work in the philosophy of mathematics ; the second part concerns the first section of the Logical Investigations ; the third one seeks to account for the changes that testify to the evolution of Husserl's thinking regarding the sign between the Logical Investigations (1900-01) and "Origins of Geometry" (1936) ; the last part considers the contribution of post-Husserlian phenomenology, from Martin Heidegger to Merleau-Ponty and beyond, to semiotics. Résumé. Notre étude vise à délimiter l'espace dans lequel la question du signe s'est posée à la tradition phénoménologique depuis Edmund Husserl. Cette étude est largement historique et elle n'a d'autres ambitions que d'identifier certains aspects de la question du signe qui ont suscité l'intérêt de la phénoménologie. Elle se divise en quatre parties : dans la première, nous examinons le texte de 1890 intitulé Semiotik en le situant dans le contexte des recherches du jeune Husserl sur la philosophie des mathématiques ; la deuxième section est principalement consacrée à l'étude de la première des Recherches logiques ; la troisième partie vise à rendre compte des chan-gements qui ont marqué l'évolution de la pensée de Husserl sur le signe, des Recher-ches logiques (1900/1) à "Origine de la géométrie" (1936) ; finalement, nous esquis-serons à grands traits la contribution de la phénoménologie post-husserlienne à la sémiotique, de Martin Heidegger à Maurice Merleau-Ponty, et au-delà.

My working hypothesis is based on the project of a theory of science (Wissenschaftslehre) at the very beginning of the Prolegomena and it consists in conceiving this theory of science as the program which insures their cohesion to the whole of the Investigations in this work. In order to test this hypothesis, I will first examine the different steps which led to the project of a theory of science in the pre-phenomenological period. I will secondly expound the guidelines of the theory of science, insisting in particular on its relation to pure logic. In the third section, I will attempt to define the function of the theory of knowledge and of phenomenology in such a programme. I will conclude with some remarks on the fate of this theory of science after the Logical Investigations. Most of Husserl’s allusions to the theory of science, be it in his lecture notes, the manuscripts that were written after 1901 or other works published during Husserl’s lifetime, seem to suggest that the theory of science kept on assuming the very role it was playing in Husserl’s seminal work: the theory of science provides its basis to Husserl’s philosophical agenda.

Commentaires sur l'interprétation de la phénoménologie chez N. Kaufmann qui préconise une approche que j'ai appelée la lecture frégéenne de la phénoménologie. Je commente brièvement quelques-uns des problèmes liés à cette approche. J'examinerai ensuite le postulat de base de cette approche de la phénoménologie qui consiste à voir dans la théorie husserlienne de l'intentionnalité la tentative d'articuler le concept de directionalité emprunté de Brentano sur la théorie de la signification de Frege. Cette question fait l'objet de la deuxième et de la troisième section où j'examine la thèse suivant laquelle la théorie de la signification de Frege aurait rendu possible à la fois de résoudre les difficultés inhérentes à la conception immanentiste de l'intentionnalité de Brentano, et d'élaborer une théorie relationnelle de l'intentionnalité. Dans la quatrième section, je pose la question de savoir comment et à quelles conditions cette théorie de l'intentionnalité pourrait nous être utile devant les problèmes auxquels nous faisons face actuellement dans la philosophie de l'esprit. Dans la dernière section, j'énumère quelques traits caractéristiques de l'analyse intentionnelle et évalue sa pertinence dans le domaine des phénomènes mentaux et de l'action. Je conclue avec quelques remarques générales sur les difficultés liées à cette approche de la phénoménologie.