Dominique Raynaud

Recent works try to transpose the results of the anthropology of science and technics to architecture. This paper reviews every point of this transposition. Thanks to new researches, we have to admit the reality of projects' drift, the existence of a part of negociation in design, and the revisable nature of professional skills. But some works, maximizing these findings, reach questionable results. Drift does not turn project into a wholly unexpected process; negociation can hide other important social relations (as constraint or communication); actors' skills are not arbitrarily interchangeable. The failure of the transposition is then clarified by a comparison of architecture and industry design situations. Building being an only and setlled production, it is subjected to specific site constraints. Knowable ex ante, those constraints explain why design remains the hard core of architect's professional expertise, in spite of the increasing success of negociate activities. Certains travaux récents envisagent de transposer à l'architecture les résultats de l'anthropologie des sciences et techniques. L'article examine chaque point de la transposition. À la faveur des nouvelles recherches, on doit admettre une part de négociation dans la conception, et le caractère révisable des compétences professionnelles. Mais, en maximalisant ces conclusions, certains travaux parviennent à des résultats discutables. La dérive ne fait pas du projet un phénomène totalement imprévisible ; l'accent mis sur la négociation peut occulter d'autres rapports sociaux, comme la contrainte ou la communication d'informations ; les compétences des acteurs ne sont pas interchangeables à merci. L'échec de la transposition est explicité par une comparaison des situations de conception en architecture et dans l'industrie. Le fait que le bâtiment soit une production unique et située le soumet à des contraintes de site. Connaissables ex ante, ces contraintes expliquent pourquoi la conception demeure le noyau dur de l'expertise professionnelle de l'architecte, en dépit des succès rencontré par le thème de la négociation.

Giovanni Pecham (Peccam, Peckam, Peckham), nato intorno al 1225 a Patcham (Sussex) entrò nell’ordine francescano (Ordo Fratrum Minorum) in una data sconosciuta intorno al 1250–6. Fu mandato allo studium di Parigi per studiare teologia (1257–9). Pecham probabilmente rimase a Parigi fino al 1272, dove poté incontrare Ruggero Bacone, che risiedeva lì tra 1257 e 1267 o 1280. Alla fine di questo periodo, divenne magister regens dello studium parigino (1269–71) prima di essere nominato l’undicesimo lettore a Oxford (1272–4)…

Dans les Due regole della prospettiva pratica, Vignola et Danti condamnent un système hétérodoxe de perspective à deux points de fuite. Après avoir analysé les épures de trente tableaux du Moyen Âge répondant à cette définition, il est montré que ces oeuvres ne répondent à aucun type connu de perspective. Elles échappent notamment aux règles de la « perspective synthétique » (Panofsky, White) et à celles de la « perspective bifocale » (Parronchi). Des arguments sont alors avancés pour reconnaître une application des principes de la vision binoculaire contenus dans les traités d’optique médiévale (Ibn al-Haytham et ses commentateurs latins). Sous cette hypothèse, la restitution des géométraux à partir des vues perspectives conduit à des résultats cohérents et conformes aux modèles architecturaux contemporains. Ces arguments incitent à reconnaître une application qualitative de la « perspective centrale binoculaire » au Moyen Âge.

Philibert de l’Orme (ca. 1510–1570) est l’un des maillons de la transformation de l’art du trait en stéréotomie. On a dit que cette transformation était le développement d’une tradition médiévale ou qu’elle avait bénéficié des apports de la géométrie savante. L’étude des constructions géométriques décrites dans le traité de Philibert de l’Orme révèle une source inédite, distincte tant de la géométrie savante que des routines de chantier. Ces constructions géométriques, en particulier la méthode de division d’un segment en n parties égales, dérivent de la géometrie pratique, « science fossile » florissante à l’époque classique, mais disparue depuis. Le déclin de cette discipline explique pourquoi cette source n’a pas été identifiée jusqu’à présent.

La “prospettiva”, come sistema di rappresentazione, deriva il suo nome dalla parola perspectiva che designava l’ottica nel Medioevo latino. Questo collegamento dipende dal fatto che alcuni dei princìpi della prospettiva provengono dalle teorie della visione. Tra i due insiemi, esistono sia rapporti di continuità che di discontinuità. La continuità è stabilita dallo studio dei paralleli testuali. Tuttavia esistono due biforcazioni principali che hanno segnato l’evoluzione successiva della perspectiva artificialis. Oltre il rapporto fra scienza e tecnica che le caratterizza, la perspectiva medievale era tricefala (optica, catoptrica, dioptrica), mentre la prospettiva sarà uno studio della visione diretta. La perspectiva presupponeva la visione binoculare, mentre la prospettiva linéaire adotterà la visione monoculare.

Poco si sa circa la vita di Abū Yūsuf Yaʿqūb ibn Isḥāq al-Kindī, conosciuto nel mondo latino come Alkindi. Secondo i bio-bibliografi arabo, sarebbe nato agli inizi del IX secolo a Kūfa, dove il padre serviva come governatore. Alcuni storici hanno sostenuto che al-Kindī avrebbe preso parte alla grande impresa di traduzione dal greco delle opere scientifiche guidata dal califfo al-Maʾmūn (regno tra 813-833) nella famosa Casa della Sapienza (bayt al-ḥikma), ma il bio-bibliografo più vicino alle fonti, Ibn al-Nadīm, inserisce al-Kindī dopo Tolomeo e Teone d’Alessandria, mentre i nomi dei sessanta traduttori della Casa della Sapienza appaiono in un’altra sezione del Fihrist.

Durant l’époque moderne, la géométrie pratique se distingue par quelques caractères fondamentaux qui font son unité. Les contenus transmis sont stables, et le nom même de géométrie pratique fait l’objet d’un usage codifié. Aujourd’hui, la géométrie pratique est une science fossile, à l’instar d’autres sciences, telles que le De ponderibus ou la Gnomonica. Une approche lexicologique montre que le syntagme géométrie pratique s’effondre à partir de 1875 et disparaît définitivement dans les premières années du XXe siècle. Cette disparition semble due à deux mouvements concommitants : 1° l’absorption des contenus de cette science dans de nouveaux corps de connaissances spécialisés, tels que la Géodésie, la Topographie ou la Stéréotomie ; 2° la captation du terme de géométrie pratique par l’enseignement primaire et secondaire, avec le sens dévoyé de « premiers éléments de géométrie élémentaire pour la vie quotidienne ». Il est rappelé en quoi ces caractères font de la géométrie pratique une science fossile d’un genre spécial.

This paper attempts to clarify the concepts of freedom and constraint through a study of architectural design work, an activity that its practitioners represent as a constraining space, though they in fact manage to find new solutions within. The study aims at both factual and theoretical results: factual in that the difficulties of exercising this profession seem to be due less to constraints than the excessive degree of responsability and near impracticability of the studies they induce; theoretical because certain facts suggest that a fundamental revision of the negative relation generally understood to obtain betwwen freedom and constraint is in order. Two examples of such facts: prohibitions are not as constraining as prescriptions, and certain 'absorption' strategies can open a path to freedom while following a given constraint 'to the letter'.

The poorly documented periods of the late Duecento and Trecento pose a major problem for the history of perspective. Unable to rely on treatises or annotations, the historian is often reduced to conjecture. On the one hand, we know almost nothing about the artists' opticoperspective knowledge; on the other, it is undeniable that painters of this period succeeded in creating the illusion of depth in their works. This is why "illusionist" or "pre-perspective" painting is still of interest to historians of perspective. Here, we will focus on the a fresco paintings in the lower register of the upper basilica of Assisi.

French architects professional crisis is often said to result from the impact of two oil crises on the building trade. Several years of prosperity force to change this diagnosis. In spite of recent building records, French architects still claim to exercise a “disaster profession” that can be no more a sign of economic crisis. The two rival hypotheses, economic crisis vs. crisis of legitimacy, are tested during the ‘Trente Glorieuses’ prosperous period. Architects’ testimonies of these years present all the warning signs of the current crisis. They describe the harmful consequences of design offices’ breaking into the market, and the independence claims of a growing number of actors.

Shadows have long been a central topic in the study of optics. The distinction between partial shadow (or the penumbra) and full shadow has been theorized by Maurolico and Kepler. Shadows are also dealt with in architecture and perspective, because they are directly involved in the rendering of volume and depth. Given his research interests, the subject of shadows was bound to capture the attention of Leonardo da Vinci, and it is known that he paved the way to the tracts on shadows that were appended to perspective treatises from the sixteenh century on…

Diffusion of innovations and knowledge is in most cases accounted for by the logistic model. Fieldwork research however constantly report that empirical data utterly deviate from this mathematical function. This chapter scrutinizes network forcing of diffusion process. The departure of empirical data from the logistic function is explained by social network discreteness, heterogeneity and anisotropy. New indices are proposed. Results are illustrated by empirical data from an original study of knowledge diffusion in the medieval academic network.

Una nota dello storico bizantino Giovanni Tzetzes ci permette di datare la nascita di Archimede, figlio dell’astronomo Fidia, circa 287 a.C. La tesi, sostenuta da Clagett, che avrebbe studiato ad Alessandria prima di tornare in Sicilia, deve essere abbandonata perché non ci sono prove che Eratostene, Conone e Dositeo, a cui Archimede dedica i suoi trattati, vivessero in Egitto. Archimede era un intimo amico di Ierone, re di Siracusa. Secondo la leggenda, fu lo stesso Ierone a chiedergli di determinare se una corona fosse fatta di oro puro o di una lega, un problema che Archimede avrebbe risolto inventando la misurazione del volume di un corpo irregolare per spostamento di acqua…

La conception architecturale est envisagée comme un processus, dans lequel importent moins les états que les opérations qui permettent de passer d'un état à un autre. Des analyses comparées font apparaître le caractère récurrent de ces opérations toujours énonçables par des verbes d'action. Nommons ces opérations stables: schèmes. Se pose alors la question de l'origine de leur stabilité. À l'opposé des interprétations réalistes, qui intégreraient le schème au nombre des propriétés formelles générales, nous tentons de rendre compte de cette stabilité dans le cadre du nominalisme et du pragmatisme.

Nous étudions les méthodes de construction des polygones réguliers proposées par quatre auteurs du XVII siècle : deux ingénieurs, Ambroise Bachot et Antoine de Ville, un érudit, Scaliger, et un mathématicien, François Viète. Certaines de ces méthodes se distinguent de la recherche de solutions exactes, typiques de la géométrie pure. Elles visent des solutions générales et approchées qui s’avèrent plus utiles aux ingénieurs, moins sensibles à l’exactitude mathématique qu’à des méthodes faciles à mémoriser et rapides à mettre en œuvre. La comparaison montre que les solutions de l’ingénieur et du mathématicien diffèrent quant aux connaissances mobilisées, quant au sens donné à la notion d’approximation et quant à ce que constitue une approximation acceptable. L’art des fortifications a impulsé une nouvelle approche des méthodes de construction des polygones réguliers. Cette approche échappe au canon des mathématiques pures non par ignorance, mais en connaissance des erreurs tolérées dans les constructions géométriques.

The controversy between Pasteur and Pouchet on spontaneous generation (1859-1864) has received great interest in the sociology of scientific knowledge. This paper shows that some statements were shifted by Pennetier’s biased version (1907). The study of the correspondence between Pouchet and the members of the Académie des Sciences reveals that Pouchet was on intimate terms with many members of this institution, and also that the two commissions appointed in 1862 and 1864 did not collude with any Pastorian lobby. The discovery of Pouchet’s forgery leads to a quite different estimate of this controversy. Pouchet’s defeat can be explained by his repeated retreats in front of the commissions, his dogmatic faith in heterogeny, lobbying by the press, and an immoderate need for glory. Beyond the lack of replies to the rationale against heterogeny, such a transgression of the norms of scientific ethos seems to have been a source of irritation among the Academicians.

La contribution approfondit trois questions méthodologiques liées aux réseaux de diffusion de la perspective. Le premier point porte sur les éléments qui doivent être réunis, quant aux preuves de lecture et quant au sens donné aux textes-sources, avant de conclure à une appropriation intellectuelle. Le deuxième point concerne les méthodes d’identification des réseaux sociaux et propose une classification des figures du cosmopolitisme artistique. Le troisième point traite de la diffusion des connaissances le long de ces réseaux sociaux. La contribution montre l’intérêt que les historiens de la perspective pourraient tirer de l’introduction des méthodes de social network analysis.

This article aims at clarifying what European scholars of the Middle Ages and the Renaissance knew about al-Kindī’s optics. Among the issues which deserve attention is the legacy of the Liber Jacob Al-Kindi de causis diversitatum aspectus. The application of the tracer method – a refinement of the analysis of text parallels – establishes that Latin perspectivists knew and exploited al-Kindī’s work: Bacon and Pecham by direct borrowing, Witelo by paraphrase. However, contrary to Werner, Björnbo, Vogl, Lindberg and Federici Vescovini’s opinion, Leonardo da Vinci had no access to al-Kindī’s work, which he knew only through some fragments replicated by Bacon, Pecham and, more incidentally, Witelo.

Il Commentario III di Lorenzo Ghiberti (1381-1455), conosciuto attraverso un manoscritto non autografo del Quattrocento (Firenze, B.N.C. II.I.33), è stato oggetto di numerose edizioni e studi critici. Dopo lo primo studio di Schlosser, la ricerca delle fonti ha fatto notevoli progressi. L’edizione di Bergdolt costituisce oggi lo studio più accurato delle fonti: sembra che Lorenzo Ghiberti si sia servito soltanto dei testi di Vitruvio, Alhazen, Avicenna, Averroè, Bacone, Peckham et Witelo. Benché la maggior parte del testo sia dedicata all’ottica, l’authorship del Ghiberti è ormai ridotto a un centinaio di righe in cui non si trata mai d’ottica. Questo trattato è cosparso de irregolarità che danno piuttosto la sensazione di una “concatenazione” di testi. Varie ipotesi sono state avanzate per spiegare queste irregolarità lessicali e sintattiche (disordini legati all’afasia, redazione condotta sotta dettatura di un traduttore, effetto di un desiderio di mobilità sociale). Queste ipotesi spiegherebbero congiuntamente sia l’interesse palese di Ghiberti per l’ottica che le strane imperfezioni del Commentario III.

Ruggero Bacone (ca. 1220–ca. 1292) nacque a Ilchester, nel Sommersetshire, in una data sconosciuta intorno al 1214, o più probabilmente 1220. Bacone ha studiato a Oxford (1234–42) prima di andare a Parigi, dove diviene maestro d’arte nel 1242 ed insegna subito dopo la filosofia di Aristotele. Ritornato a Oxford tra il 1248 e il 1251, abbandona la filosofia di «studio e commento» per dedicarsi allo studio della scienza sperimentale – una svolta decisiva che potrebbe essere spiegata dalla sua introduzione nell’ambiente di Roberto Grossatesta e del sue discepolo Adam de Marisco, magister regens dello studium di Oxford…

The discovery of the Higgs boson is one of the most significant advances of particle physics in recent years. It led to the award of the Nobel Prize in Physics 2013 to Englert and Higgs for the theory explaining the origin of the particle mass. The Nobel Prize cannot conceal the fact that the results about the new particle have been achieved by the experimental physicists of the ATLAS and CMS collaborations, who are among the largest international collaboration of scientists in the world (2898 and 2932 physicists, respectively). This article is dedicated to the study of the organization and operation of the ATLAS and CMS international collaborations. The disparities between countries, structure of collaborative networks, physicists’ cooperative vs. competitive preferences, and emerging properties of research work in large scientific collaborations are reviewed. Одним из наиболее значительных достижений в области физики элементарных частиц за последние годы стало открытие бозона Хиггса. Это привело к тому, что в 2013 году Нобелевскую премию по физике получили Энглерт и Хиггс за их теорию, объясняющую происхождение массы частиц. Однако Нобелевская премия не может скрыть тот факт, что результаты о новой частице были получены физиками-экспериментаторами коллабораций ATLAS и CMS, которые являются одними из крупнейших международных коллабораций ученых в мире (2898 и 2932 физика соответственно). Эта статья посвящена изучению организации и функционирования международных коллабораций ATLAS и CMS. В работе рассматриваются вопросы неравенства между странами, структуры научных коллаборативных сетей, кооперативных или конкурентных предпочтений физиков, а также новых свойств научно- исследовательской работы; возникающих в крупных научных коллаборациях.

Neste capítulo, apresentarei os resultados de um estudo recente, relativo à difusão da ótica nas universidades europeias dos séculos XIII e XIV1. O assunto pode parecer fora dos temas discutidos nesse evento – ou seja, a pintura quadraturista colonial e o barroco dos séculos XVII e XVIII. No entanto, os resultados deste estudo são dependentes de um método geral que pode facilmente ser transferido para outras regiões e épocas. Em primeiro lugar, vou introduzir o tema da relação entre ótica e perspectiva. Em segundo lugar, vou explicar o método utilizado para estudar a mobilidade acadêmica dos professores na Idade Média. Enfim, vou discutir a possível aplicação deste método ao contexto brasileiro.