Beat Michel

What is the relationship between phenomenology and material reality? What would be the place of phenomenology in a discourse about material reality? This paper tries to clarify the relationship between a type of knowledge and an ontological domain which at first sight seems foreign to it. It also contains the outline of a program for future research. We will show that the relationship between phenomenology and material reality is in some sense double. Hints to this duality may already be found in Husserl’s Ideen II. Finally we will question a phenomenology that its author explicitly qualified as material: the philosophy of Michel Henry. We will investigate the possibility of a material phenomenology beyond Henry’s work in relation to material reality

Quel est le substrat de la conscience? Qu'est-ce qui la fait? Poser la question signifie ne pas se satisfaire de la position naturaliste qui affirme que c'est le cerveau qui produit la conscience. En fait, toute explication qui situe son substrat dans le monde objectif est confrontée à une forme de circularité à la fois ontologique (la conscience est dans le monde qui est dans la conscience) et épistémique (la conscience explique le monde qui explique la conscience). La phénoménologie transcendantale n'échappe pas à cette circularité. Et le caractère circulaire d'une vision globale de la réalité s'avère rédhibitoire dès lors qu'on est prêt à considérer subjectivité et objectivité sur le même niveau de dignité ontologique. Reste alors l'option d'aborder, sans préjugés, la question du substrat comme problème philosophique. Il s'agit de concevoir le substrat de la conscience comme un domaine d'être à part, situé en amont de toute objectivation. Un tel substrat est transcendantal, puisqu'il est condition de possibilité de toute connaissance.

Since the beginning of the Covid-19 pandemic, we have been wondering about the "how" of this health crisis. How did the virus pass from animals to humans? How did it arrive in Europe? How can it spread so quickly? But the question that is the subject of this article is "why"? Not about certain aspects, such as its spread in a specific country, but about the fundamental question: why the virus, as we would say "why do birds sing", "why are there thunderstorms" or "why are there drones". While there is no guarantee of an answer to the question posed, the fact remains that it allows us to question our relationship to a disease caused by an elusive agent.

L'œuvre de Michel Henry aura été de « recueillir » et développer le côté affectif de la phénoménologie, que Husserl, dans un passage clé de ses « Idées directrices », a délaissé au profit du côté intentionnel de la subjectivité - tout comme trois siècles plus tôt Descartes avait « recueilli » la subjectivité écartée par Galitée. Le texte qui suit compare le concept de soubassement, ou âme, chez Husserl avec celui de chair chez Michel Henry. On verra que les deux philosophes parlent d'une couche sensible, qu'on peut d'une certaine manière situer entre corps et esprit, de deux points de vue diamétralement opposés. Au-delà de l'opposition entre les deux philosophies, cette recherche mène à une interprétation topologique du rapport ente corps, âme et esprit, tel que suggéré par le terme husserlien de soubassement, et propose un éclairage différent de la notion henryenne d'auto-affection.