Résumé La forme dialogique, en l’occurrence l’échange entre le Nutritor et l’ Alumnus, constitue la caractéristique la plus évidente du Periphyseon d’Érigène, mais elle est curieusement considérée comme normale dans la plupart des discussions portant sur l’œuvre. Cet article examine la nature et la fonction des deux personnages du dialogue, ainsi que leur relation, en suggérant que le dialogue du Periphyseon pourrait en fait être un monologue intérieur dédoublé. L’examen des indices trouvés dans…
Read moreRésumé La forme dialogique, en l’occurrence l’échange entre le Nutritor et l’ Alumnus, constitue la caractéristique la plus évidente du Periphyseon d’Érigène, mais elle est curieusement considérée comme normale dans la plupart des discussions portant sur l’œuvre. Cet article examine la nature et la fonction des deux personnages du dialogue, ainsi que leur relation, en suggérant que le dialogue du Periphyseon pourrait en fait être un monologue intérieur dédoublé. L’examen des indices trouvés dans les livres IV et V met en évidence les différentes façons dont l’ Alumnus fonctionne comme un véhicule rhétorique qui donne l’impulsion à la spirale ascendante de la discussion. En plus de servir de modèle à l’auditoire cible du Periphyseon, le personnage de l’ Alumnus fournit une occasion pour le Nutritor – prétendument la voix supérieure de la dialectique – de développer ses arguments et de se convaincre pleinement, élevant ainsi la discussion à un niveau supérieur. Dans ce processus, les personnages de l’Alumnus et du Nutritor deviennent ensemble l’exemple incarné de l’un des points principaux de la philosophie idéaliste d’Érigène : dans un dialogue entre participants, lorsque l’un connaît ce que l’autre connaît, l’un est créé dans l’autre de manière ineffable, et ils forment une même connaissance.