Sur fond de la relation de l'art à la vérité, un bref aperçu des variations que la notion de mimèsis a subies, tant en extension qu'en compréhension, nous conduit à interroger la réhabilitation gadamérienne de cette notion. Gadamer propose de faire retour au sens originaire (pythagoricien) de mimèsis comme « présentation d'un ordre » pour en faire la notion la plus englobante d'une pensée de l'art, ce qui autoriserait à en faire l'application aux œuvres d'art non figuratifs. Cela ne pourrait cep…
Read moreSur fond de la relation de l'art à la vérité, un bref aperçu des variations que la notion de mimèsis a subies, tant en extension qu'en compréhension, nous conduit à interroger la réhabilitation gadamérienne de cette notion. Gadamer propose de faire retour au sens originaire (pythagoricien) de mimèsis comme « présentation d'un ordre » pour en faire la notion la plus englobante d'une pensée de l'art, ce qui autoriserait à en faire l'application aux œuvres d'art non figuratifs. Cela ne pourrait cependant se faire qu'au détriment de la dimension référentielle, intrinsèque à la notion de mimèsis telle que la comprenaient les Anciens. Mais surtout, subordonnant toute intuition sensible, tout ce qui relève du spatial charnel de l'œuvre d'art à l'ordre de la Sprache, l'herméneutique n'est pas à même de penser l'irréductibilité du sensible dans l'art. N'y a-t-il pas là invitation à une reconversion à la phénoménologie, en deçà ou au-delà du « tournant herméneutique », si l'on veut penser l'art en sa vérité? Taking into consideration the relation between art and truth, this article presents an account of the variations the concept of mimesis has undergone through History and lead us to question the attempt made by Gadamer to recover it as the main and most general concept in thinking about art. According to Gadamer, a return to the first, pythagorean meaning of mimesis as the « presentation of an ordered whole » should allow the application of the concept even to the non-figurative works of art (in modern painting, for instance). But, in fact, that cannot be so, unless we obliterate the intrinsic referential dimension the notion had for the Ancients. Moreover, as the hermeneutical approach subordinates all sensible intuition — that is all perceptible quality and all that is spatial — to the verbal meaning, it necessarily misses the aesthetic appearance of the works of art. By the way are we not invited to go beyond the « hermeneutical turning » and back indeed to a phenomenological approach in order to grasp works of art in their truth? Tendo-se em vista a relação da arte à verdade, uma recapitulação das variações sofridas, tanto em extensão quanto em compreensão, pela noção de mimesis leva a interrogar a tentativa gadameriana de reabilitá-la. Segundo Gadamer, se se recupera o sentido originário de mimesis como « apresentação de um todo ordenado », tem-se então a noção mais englobante de uma reflexão sobre a arte, que pode ser também aplicada às obras não-figurativas. Mas tal aplicação só pode na verdade ocorrer, caso não se leve em conta a dimensão referencial intrínsica à mimesis, tal como a compreendiam os Antigos. Ademais, subordinando a intuição sensível, e tudo o que tem a ver com a espacialidade, à ordem da significação verbal, a hermenêutica desconhece a irredutibilidade do sensível a portanto a dimensão estética sem a qual não se encontra plenamente a verdade da obra de arte. Lemos aí a indicação de um necessário retorno à abordagem fenomenológica para aquém ou para além da « virada hermenêutica »