Par des emprunts à Sara Ahmed et Iris
Marion Young, cet article défend la possibilité d’étendre
certaines des thèses merleau-pontiennes à la notion,
somme toute assez récente, d’orientation sexuelle.
Je tente d’y mettre au jour de l’influence que peut avoir,
sur la constitution de l’espace féminin, la contrainte
à l’hétérosexualité qu’a théorisée Adrienne Rich –
défendue ici comme un fonds commun, toujours déjà
présent, de ceux que Maurice Merleau-Ponty lui-même
considérait constitutifs du rappo…
Read morePar des emprunts à Sara Ahmed et Iris
Marion Young, cet article défend la possibilité d’étendre
certaines des thèses merleau-pontiennes à la notion,
somme toute assez récente, d’orientation sexuelle.
Je tente d’y mettre au jour de l’influence que peut avoir,
sur la constitution de l’espace féminin, la contrainte
à l’hétérosexualité qu’a théorisée Adrienne Rich –
défendue ici comme un fonds commun, toujours déjà
présent, de ceux que Maurice Merleau-Ponty lui-même
considérait constitutifs du rapport sujet-monde. Parce
qu’il table, pour sa Phénoménologie de la perception,
sur le rôle prépondérant du corps phénoménal et de sa
situation originale dans l’élaboration de son milieu,
Merleau-Ponty pourrait de fait permettre au féminisme
contemporain de dépasser l’analyse matérialiste et
la réduction essentialiste, fournissant à l’avenant une
manière nouvelle et plus inclusive de rendre compte
de cette spatialité poreuse et intime au lieu qui la
concerne, spatialité qu’on conçoit assez instinctivement
comme féminine.