Natasha Luna Málaga

Nous allons tout d’abord nous occuper de quelques points essentiels, bien que fréquemment négligés, chez Kant : la nature spécifiquement esthétique du sublime, le rôle productif de l’imagination, la valeur positive de la “présentation négative” de l’infini, etc. C’est ainsi que –et au-delà de ce qui a été développé par Kant lui-même– nous développerons l’idée que la non-présentation possible de l’infini, la juste sensation (i.e. la non-détermination) de notre vocation morale, la non-concordance, et donc, la non-familiarité entre raison et nature, mais aussi l’intersubjectivité (et non l’intimité) de l’expérience, nous invitent à penser le politique, non dans ses fondements ni dans son déploiement concret, mais dans ce qui se trouverait en-dessous : son abîme (Abgrund) comme condition de possibilité. Nous allons ainsi travailler sur la possibilité de comprendre le sublime comme une “inconnue racine commune”, ici, un vide qui ferait compatibles le défi de la contingence sensible et la nature suprasensible de l’homme.

My aim is to argue that Jean Luc Nancy’s conception of Being can be particularly valuable for underlining Everyday Aesthetics’ specificity and thus for revealing its philosophical worth, one that I believe is overshadowed when treating Everyday Aesthetics solely as an extension of traditional aesthetics. Nancy’s ontology is nevertheless rooted in the Heideggerian perspective of Being, and is thus seemingly opposite to an Anglo-American approach, which is the sort of ground that Everyday Aesthetics seems to rely on. This paper will be divided into three parts: first, I discuss what separates Everyday Aesthetics from the European approach – Heidegger included – and why this rupture is legitimate. Secondly, I present what I consider to be the strongest philosophical points that Everyday Aesthetics puts forward. Finally, I show why Nancy’s work, in its specific way of challenging Western thought, can make a considerable contribution to Everyday Aesthetics.