Une entité est phénoménalement consciente si et seulement s’il existe
quelque chose comme l’effet-que-ça-fait d’être cette entité. À partir de
cette définition, aucun test empirique ne peut être fourni pour établir
si une entité S est consciente ou pas. S peut croire qu’elle est consciente
parce qu’en effet elle l’est, mais pour qu’un sujet W puisse attribuer la
conscience à S, une théorie est nécessaire. Cette théorie doit fournir
des critères intersubjectifs, basés sur l’observation du comport…
Read moreUne entité est phénoménalement consciente si et seulement s’il existe
quelque chose comme l’effet-que-ça-fait d’être cette entité. À partir de
cette définition, aucun test empirique ne peut être fourni pour établir
si une entité S est consciente ou pas. S peut croire qu’elle est consciente
parce qu’en effet elle l’est, mais pour qu’un sujet W puisse attribuer la
conscience à S, une théorie est nécessaire. Cette théorie doit fournir
des critères intersubjectifs, basés sur l’observation du comportement,
les propriétés physiques ou quelque chose de cette sorte. En bref :
(C) Pour qu’un sujet S puisse établir si une autre entité W est
consciente, il doit faire appel à une théorie empirique proposant un
critère d’un point de vue à la troisième personne pour l’attribution de
la conscience.
Il n’est pas possible de prouver que la conscience est un phénomène
réel, mais les éliminativistes ne peuvent pas prouver non plus que ce
ne soit pas le cas. Pour le réaliste, la conscience est donnée comme un
fait brut, alors que pour l’éliminativiste l’existence de la conscience
est une affirmation théorique. J’adhère à une vision réaliste de la
conscience, supportée par le fait qu’il me semble vraiment que j’ai
des expériences phénoménales, et par l’idée que la dichotomie réalité/
apparence ne s’applique pas aux contenus phénoménaux.
Il y a manifestement des corrélations entre les phénomènes physiques
et mentaux, qui donnent de bonnes raisons de croire qu’il y a
des relations causales entre le monde physique (y compris le corps) et
les esprits (conscients). Le dualisme des substances, le dualisme des
propriétés, l’épiphénoménalisme et le panpsychisme ne parviennent
pas à fournir une explication convaincante de ces corrélations. Une
forme de physicalisme apparaît être l’alternative la plus raisonnable,
en dépit du fait que l’esprit ne semble pas, d’un point de vue subjectif,
être de nature physique.