Spyridon Kaltsas

The main purpose of this paper is to explore and understand the relationships between secularism, pluralism, and the post-secular public sphere in the thought of Jürgen Habermas, Charles Taylor, and William Connolly. The three authors develop a thorough critique of secularism which implies a radical break with the dogmatic idea of removing religion from the public sphere. My main objective is to show that this critique is related to a normative understanding of our post-secular situation and requires a rethinking of the boundaries of the public sphere in relation to the predicament of pluralism. Arguing against the post-metaphysical conception of secularism, Taylor develops a critique of Habermas’s “institutional translation proviso”, and Connolly stresses the agonistic dimension of the post-secular public sphere. I take these criticisms into account, while arguing that Taylor and Connolly are unable to provide a sound basis for the legitimacy of our institutional settings. In contrast to Taylor and Connolly, I propose a reading of Habermas’s theory based on the internal relationship between universal justification and the everyday contexts of pre-political solidarity. I conclude with a focus on the need to take into account the agonistic dimension of the post-secular public sphere.

Pour l’herméneutique philosophique de Hans-Georg Gadamer, la responsabilité est inséparable de l’expérience de la réalité vivante de la phronesis qui constitue le noyau de la vie éthique. À partir de la réhabilitation du concept de phronesis, Gadamer entend redonner à la philosophie pratique le contenu substantiel qui lui manque en raison de la domination de la raison technique dont l’idéal de la méthode fait l’économie de la responsabilité individuelle et sociale de l’homme. Néanmoins, comme le montre la critique convaincante de Jürgen Habermas, la réhabilitation de la phronesis comme source de la responsabilité ne prend pas en compte la différenciation transcendantale entre idéalité et réalité. En tant qu’elle se trouve fondée sur la communauté de sens que représente la phronesis, la philosophie éthique que développe l’herméneutique ne laisse aucune chance à une reconstruction véritablement philosophique et critique des présuppositions universelles de la responsabilité et de la conscience morale.