Thierry Martin

Augustin Cournot (1801-1877) a marqué l'histoire de la pensée économique en introduisant la modélisation des phénomènes économiques, et non leur seule quantification. Ce constat appelle une double question : 1° Comment la rupture opérée par Cournot s'inscrit-elle dans l'histoire et l'évolution des méthodes de l'économie? La question se pose d'autant plus que les Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses passèrent d'abord presque inaperçues. 2° Que reste-t-il aujourd'hui de ce tournant effectué par le «philosophe-géomètre»? Autrement dit, comment penser l'actualité de l'œuvre économique de Cournot? Or, avant d'être un économiste, Cournot est d'abord mathématicien et philosophe. Comment son œuvre économique s'accorde-t-elle alors avec son activité de mathématicien, et comment prend-elle place dans sa réflexion philosophique, c'est-à-dire à la fois dans sa théorie de la connaissance et dans sa philosophie de l'action et de la décision? Comprendre la portée de l'œuvre économique de Cournot et sa place dans son œuvre multiforme, tel est le projet qui anime le présent ouvrage où économistes, philosophes, historiens des sciences et sociologue entrecroisent leurs approches de celui qui demeure l'un des économistes et des philosophes majeurs du XIXe siècle."--Page 4 of cover.

This book explores the shift in sociology away from the shared aspiration of the classical transition, of transcending partiality through the construction of a "science of society", in the face of challenges to the notion of objectivity. With the increasing subjugation of sociology to political ideologies and a growing emphasis on "policy", which casts sociology in the role of a provider of intellectual content for political programs, this volume asks whether the situation is the result of an exhaustion of ideas or might perhaps be rooted in the failure in the very program of establishing sociology as a science. Taking seriously the challenges to the classical aspiration of constructing theories that both explain and are grounded in empirical reality, The Future of Sociology asks whether the core idea of transcending ideology is still worth pursuing, and whether there remains scope for making sociology scientific. As such, it will appeal to scholars and students of sociology, social theory, and social scientific methodology.

Gabriel Tarde propose une représentation originale de la statistique, soulignant son aptitude à révéler et mesurer la dynamique des phénomènes sociaux, plus qu’à en décrire les états. Ce n’est pas la technique mathématique qui intéresse Tarde, mais il développe, de 1880 à 1900, une réflexion épistémologique et méthodologique sur la portée et les limites de l’analyse statistique qui s’articule à sa théorie sociologique. Le présent article se propose d’étudier cette représentation, en analysant la place et la fonction de la statistique dans l’œuvre de Tarde et sa relation essentielle à sa théorie sociologique de l’imitation.

Le tout n'est-il que la somme de ses parties ou bénéficie-t-il de propriétés spécifiques?. Dans cette seconde hypothèse, comment comprendre l'émergence de ces nouvelles propriétés lorsqu'on passe d'un niveau d'organisation à un autre?. Les questions soulevées ici portent sur la relation d'une totalité (système, milieu, groupe, organisme, etc.) aux éléments qui la composent (individus, organes, molécules, etc.). Elles ne sont pas propres à une spécialité, mais parcourent des champs disciplinaires divers, de l'écologie à la biologie, de la statistique médicale à l'épidémiologie, de l'astrophysique à la chimie. La relation du tout aux parties peut même être pensée à l'intérieur de la théorie scientifique pour en étudier l'organisation hiérarchique. Au cœur des réflexions contemporaines en matière de philosophie des sciences, ces questions font ici l'objet d'études menées - sans verbiage ni hermétisme - par des philosophes et des scientifiques figurant parmi les meilleurs spécialistes français de ces différents domaines.